La figure carmélitaine du mois : août

Le 30 août : Sainte Marie de Jésus Crucifié

Mariam Baouardy est née en Galilée, le 5 janvier 1846. Elle est baptisée et confirmée suivant le rite grec-melkite catholique. L’année d’après, un garçon, Boulos, vient agrandir la famille. A trois ans, elle se retrouve orpheline. Mariam et son frère sont séparés et ne se reverront plus. Elle est recueillie par un oncle paternel, tandis que son frère Boulos est recueilli chez une tante maternelle. À l’âge de 8 ans, elle fait sa première communion. Puis peu de temps après la famille part s’installer à Alexandrie. Mariam se consacre au Seigneur ; elle a douze ans. Son oncle veut la marier. Elle refuse et s’enfuit chez un proche de sa famille qui est musulman et qui lui conseille d’embrasser l’Islam. Devant son refus, il s’emporte et lui tranche la gorge. Il la croit morte et la dépose dans une rue d’Alexandrie. Mariam se réveille dans une grotte où une sœur vêtue en bleu la soigne pendant plusieurs mois. Mariam racontera plus tard, à ses sœurs religieuses, avoir reconnu en cette femme la Vierge Marie. Seule au monde, elle trouve à se placer dans une famille qu’elle suivra comme servante au Liban puis en France.

Elle n’oublie ni sa consécration virginale ni sa guérison miraculeuse. À 19 ans, elle entre comme novice chez les Sœurs de Saint-Joseph-de-l’Apparition à Marseille. Elle ne sait ni lire ni écrire, et ne parle pas bien le français. Au bout de deux ans, elle n’est pas admise à prononcer ses premiers vœux, mais sa maîtresse des novices l’oriente vers le Carmel. Elle entre alors au Carmel de Pau comme sœur converse et y reçoit le nom de sœur Marie de Jésus Crucifié. Trois ans plus tard, en 1870, Mariam fait partie d’un petit groupe qui part fonder le premier Carmel en Inde, à Mangalore. Elle prononce ses vœux perpétuels à Mangalore le . En 1872, elle est renvoyée au Carmel de Pau en France par l’évêque de Mangalore. En 1875, après une vision, elle permet à la congrégation des Prêtres du Sacré Cœur de Jésus de Bétharram de voir ses constitutions agréées douze ans après la mort de leur fondateur, l’abbé Michel Garicoïts. La même année, elle fait partie du groupe de dix carmélites, dirigées par Mère Véronique de la Passion, qui quittent Pau pour fonder un nouveau Carmel à Bethléem en Terre sainte. Elle s’occupe particulièrement des travaux de construction du nouveau couvent, étant la seule à parler l’arabe. Elle meurt le  dans sa trente-troisième année à la suite d’une chute sur le chantier et d’une fracture du bras qui a entraîné une gangrène.

Mariam a été gratifié de nombreux dons mystiques dont des proches ont témoigné : extases, lévitations, stigmates de la passion, don de prophétie, don d’ubiquité, transverbération du cœur, apparition et visions de nombreux saints, don de poésie… Une de ses visions a contribué à l’identification du lieu saint d’Emmaüs (Luc 24,13). Humble, obéissante et charitable, elle considère ses propres dons mystiques, qui suscitent des incompréhensions parmi ses contemporains, comme étant « des maladies ».

Elle est béatifiée le  par le pape Jean-Paul II. Le , le pape François a reconnu un miracle obtenu par l’intercession de la bienheureuse Mariam Baouardy, ce qui permet sa canonisation. Elle a été canonisée le  en présence de Mahmoud Abbas, président de l’État de Palestine.

« Tout le monde dort. Et Dieu, si rempli de bonté, si grand, si digne de louanges, on l’oublie !… Personne ne pense à lui !… Vois, la nature le loue ; le ciel, les étoiles, les arbres, les herbes, tout le loue ; et l’homme, qui connaît ses bienfaits, qui devrait les louer, il dort !… Allons, allons réveiller l’univers ! »